Observatoire territorial des abeilles

« un projet les mains dans les ruches et les pieds sur terre »

L’Observatoire Territorial des Abeilles (OTA) est un dispositif scientifique permettant de réunir différents acteurs de l’environnement comme les apicultrices*, les agricultrices les forestières et les politiciennes autour d’une gestion durable de la biodiversité.

Pourquoi c’est important ? Tout simplement car ces échanges sont devenus une denrée rare. Par exemple, il y a peu d’échange entre apicultrices et agricultrices, au point que leurs itinéraires techniques sont désormais complétement dissociés. Une situation paradoxale quand on sait que les abeilles assurent une part très importante du service de pollinisation des cultures et que les cultures offrent ainsi des ressources mellifères cruciales aux abeilles.

Suivre l’abeille, c’est comme suivre un cours d’eau. Elle traverse les espaces, les limites communales. Elle réunit les zones de grande culture et les forêts. Elle nous force à travailler ensemble, si on veut bien l’écouter. Je considère donc les abeilles sont des porte-paroles de la biodiversité dans son ensemble. Les enjeux auxquels les abeilles font face sont les mêmes que ceux qui affectent le vivant.

Le dispositif proposé consiste en une série de rucher scientifique équipé du matériel nécessaire pour évaluer le succès des mesures choisies collectivement. Il sera intégré dans une exploitation agricole ou une commune partenaire. Il servira de lieu d’échange entre actrices avec comme objectif apprendre à se connaitre, de découvrir les enjeux de nos activités respectives et d’imaginer des mesures bénéfiques pour la biodiversité, à intégrer à nos pratiques.

L’originalité du projet est de faire société autour des enjeux environnementaux et agricole et de miser sur des tandems de praticiennes ayant perdu l’habitude de collaborer. Pour ce faire, il s’inscrira sur le temps long et mobilisera les outils des sciences sociales pour documenter de manière qualitative les interactions entre actrices, leurs innovations, mais aussi les avantages et les faiblesses du dispositif, de manière réflexive.

*Par souci d’égalité, la forme féminine a été privilégiée.

Le projet est soutenu par les fondations suivantes :